CMJ n°8 - MAXIME LÉVY,
APÔTRE OU MARTYR ?

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MAXIME LÉVY, APÔTRE OU MARTYR ?

Max Jacob, héros involontaire
du Bon Apôtre de Philippe Soupault

Béatrice MOUSLI*

Pourquoi écrivez-vous ?
Pour mieux écrire !
Max Jacob

Le Bon Apôtre(1) est le premier roman de Philippe Soupault. L’écrivain avait déjà publié trois recueils de poésie(2), fondé et dirigé la revue Littérature en compagnie d’André Breton et Louis Aragon, et venait de se voir offrir et la direction d’une nouvelle publication, La Revue Européenne, et un poste d’éditeur aux éditions du Sagittaire. Ce roman est souvent lu comme un portrait de la « génération perdue », celle de ces hommes qui, de retour d’une guerre faite trop jeunes, se sont sentis très vite trop vieux pour un monde qui ignorait volontairement leur mal-être par désir d’oublier l’épisode sanglant qui venait de se clore. Sa forme particulière, un récit entrecoupé par des extraits de journal intime, l’a immédiatement fait remarquer de la critique. Dans ce dialogue entre deux « je » – l’un, « Philippe Soupault » se disant le témoin de la vie de l’autre, « Jean » – la même histoire nous est contée, avec deux voix en miroir. Ensemble, les deux héros grandissent, puis, séparément, font leurs premières expériences de la vie, en en partageant certaines, au gré des errances de Jean. De Philippe on ne saura que très peu, il est le témoin dont la mission est de tracer le portrait de ce congénère à la destinée sortant de l’ordinaire, même si selon le narrateur « l’histoire que je raconte est simple ; beaucoup de mes contemporains auraient pu la vivre(3). »

C’est lors d’un séjour plus long qu’à l’habitude de Jean à Paris que les deux jeunes hommes font à nouveau équipe : « Philippe Soupault et Jean X… acceptèrent d’être à leur tour des littérateurs(4). » Ainsi s’ouvrent les chapitres consacrés à l’engagement littéraire de nos deux héros. Ils entrent dans la danse, se plient aux us et coutumes d’un monde où faire scandale équivaut à se faire connaître, où les tapis sont régulièrement tirés, où disqualifier un « collègue », voire un « camarade » est pratique admise, tous les moyens étant bons. La métaphore est sportive : « Beaucoup de littérateurs auraient accepté facilement de mourir pour que l’on parle d’eux. C’était une course monotone, mais sans merci. Les poètes à bicyclette. Dans un grand vélodrome artistique et littéraire on distinguait les poètes de demi-fond, les poètes derrières les motos et les champions routiers. […]. Les cafés n’étaient plus que les quartiers des coureurs(5). » Pourquoi Jean, héros désabusé, libre et riche, se lance-t-il à son tour dans la course ? Recherche de nouvelles sensations ? Défi ? Comme toujours lorsqu’il s’agit de ce jeune homme, les motifs ne sont pas clairs. Philippe Soupault observe, couchant sur le papier les péripéties de la « carrière littéraire » de son ami, portant un œil plus que critique sur ce « repaire de littérateurs(6) » qu’à l’en croire Paris est devenu.

Jean se pique de poésie, publie une plaquette, et fréquente le café « Pomone » [café de Flore] où « le gros Michel Palmyre » [Guillaume Apollinaire] « tient ses assises » devant un parterre d’admirateurs, dont font partie Adrien Voultas [Blaise Cendrars] qui tempête contre Salenouard [l’imprimeur-éditeur Bernouard] et Marco [Francis Carco], « l’ami des apaches(7) ». « Maître de la danse(8) » de la jeune poésie française, Palmyre se détache des autres car : « [s’] il ne s’oubliait pas [il] osait parler en pensant à l’intérêt général sans tenir compte de son intérêt immédiat(9) ».

Palmyre/Apollinaire se montre encourageant pour le jeune poète : « J’ai beaucoup aimé vos Bocals, me dit-il. Nous donnerez-vous des poèmes pour la revue ? » Invité chez le maître, Jean a le loisir d’examiner le « petit appartement dont les murs sont couverts de tableaux et les tables d’objets de verre et de porcelaine » et qui a des allures de sanctuaire : « On ne sait d’ailleurs pas si ce lieu est une chapelle pour secte secrète, un laboratoire, un atelier de serrurier(10). »

La revue dans laquelle Palmyre avait proposé à Jean de publier est encore à l’état de projet, mais il semble qu’elle va se matérialiser grâce au « mécène et épicier » Bouchet qui « est très fier de son rôle, très heureux du respect dont on l’entoure [i]l en profite pour être mufle et faire malgré tout de bonnes affaires en achetant des manuscrits pour “une bouchée de pain”(11) ». Caricature peu charitable du couturier Jacques Doucet, grâce à qui, pourtant, « cette revue paraît ».

Les questions financières réglées, il s’agit de créer la revue, d’organiser le premier numéro. Jean assiste à une réunion où les poètes se disputent pour savoir dans quel ordre ils apparaîtront : « Maxime Lévy [Max Jacob], qui n’est plus tout jeune, estime que le plus sage est d’adopter la méthode suivante : “les plus âgés paraîtront d’abord puis on suivra l’ordre des dates de naissance” ». Il est loin de recueillir l’unanimité : « nous sommes tous des jeunes », répondent les autres, « c’est une revue de jeunes(12). »

C’est par Voultas/Cendrars que Jean rencontrera Poteau [Jean Cocteau] « long comme un fil et vaniteux comme un séraphin(13) ». Le portrait n’est guère flatteur :

Il fait des mots d’esprit et croit qu’il va changer la face du monde parce que son nez est très pointu. C’est un personnage qui se prend réellement au sérieux. Très jeune il a fréquenté des personnages officiels et tarés, des poètes célèbres sur les boulevards et dans les bouges et il a acquis ainsi une réputation, une mauvaise réputation. Il est content parce que très naïvement il se croit très célèbre. Il est amusant comme une oie et bruyant comme une grenouille, sec comme un tambour et rusé comme un pantin. Beaucoup de gens acceptent de s’en servir comme d’un jouet mécanique. Tout chez lui est en effet truqué, ses gestes, toujours identiquement raides, ses mots qu’il a volés à ses vieux parrains et qu’il répète inlassablement, ses poésies, qui sont des photographies imparfaites des poésies nouvelles(14).

De lui Voultas dit : « c’est un vide-poches, un cendrier », mais, et Jean le lui reproche, comme beaucoup « il lui tape quand même dans le dos »…

Quand la revue sort, Poteau en fait la promotion, et « en profite pour dire du mal des autres poètes », tout particulièrement de Lévy, qui, déclare-t-il, « seul nous affaiblit ». Averti de ces propos, Lévy proteste avec véhémence lors de la réunion suivante :

“Il paraît que tu as dit que je vous affaiblissais…” Palmyre nie. “Michel, pourquoi mens-tu ? Tu l’as dit à Poteau”. Poteau très ennuyé essaie “d’analyser les choses”. Michel Palmyre furieux raconte toute la vérité. Maxime Lévy s’en va. Poteau “explique” à Michel Palmyre et on ne comprend plus rien(15).

Peu importe, car il semble qu’à l’image de nombreuses publications de l’époque, la revue ne soit pas allée au-delà de son premier numéro. Et la carrière littéraire de Jean prend fin aussi abruptement qu’elle avait commencé.

Tandis que paradoxalement celle de Philippe Soupault débute avec ce récit, qu’il conçoit comme autobiographique et travestit en roman : « Moi, je commençais à écrire un “témoignage”, je me souvenais de mon adolescence et de mes premières expériences. Je rappelais aussi mes étonnements quand je découvris les milieux littéraires et les amis de Guillaume Apollinaire. Je me posais des questions(16).» L’écriture en est facile, les idées et les mots coulent presque automatiquement, le jeune écrivain n’hésitant pas à comparer cette expérience avec celle des Champs magnétiques. Mais les temps ont changé : loin des expérimentations des premiers temps de sa rencontre avec Breton, Le Bon Apôtre appartient à un genre déconsidéré : « J’allais devenir, je le savais, un hérétique(17). » Aragon avait déjà essuyé les foudres de ses pairs pour la publication d’Anicet : Soupault savait ce qui l’attendait. Peu lui importe, pour aller de l’avant il lui faut produire cet « examen de conscience » « sous-titré roman pour des raisons commerciales(18) ». C’est pour le jeune homme un moyen de reprendre sa liberté, de s’éloigner de « la tyrannie des amitiés(19) », d’exister loin du groupe. Mais les « amitiés » mentionnées ici ne sont pas celles qui sont mises en scènes dans les pages du livre : de celles-ci il ne parlera jamais, il ne reviendra pas sur les réactions que ses portraits et récits ont suscitées.

Pourtant, avant que Michel Palmyre, Adrien Voultas et Maxime Lévy ne deviennent des personnages de roman, Philippe Soupault vouait à ces poètes admiration et amitié. C’est chez Guillaume Apollinaire qu’il naquit à la poésie et au sommaire du premier numéro de Littérature se trouvent côte à côte Blaise Cendrars et Max Jacob. On ne reviendra pas sur la dette que Soupault a toujours reconnue envers Apollinaire, qui le premier l’avait nommé « poète » (il avait dédicacé un exemplaire d’Alcools « Au poète Philippe Soupault » en 1917) et lui avait donné l’adresse de l’imprimeur chez qui il publia la même année son premier recueil, Aquarium (une autre forme de « bocal »…). Pour ce qui est de Cendrars, il a de l’admiration, de l’amitié et de la tendresse pour le baroudeur-poète, pour celui qui voit dans les boulevards parisiens des affluents des grandes rivières des Amériques. Avec l’auteur de Pâques à New York, il arpente Paris, il écoute avec passion récits et histoires, trouvant réconfortantes la gaieté et la jovialité de son compagnon.

La relation à Max Jacob est beaucoup plus complexe. Le lieu le plus probable de leur rencontre est Le Flore, où, comme l’a rappelé souvent Soupault dans ses écrits : « Tous les mercredis, au printemps de 1917, Guillaume Apollinaire vers six heures du soir attendait ses amis au café de Flore, voisin de son logis. Blaise Cendrars « s’amenait » (c’est le moins que l’on puisse dire) régulièrement. Je me souviens des visages de Max Jacob, de Raoul Dufy, de Carco, d’André Breton et de quelques fantômes dont il vaut mieux oublier les noms(20). »

C’est à côté de l’auteur du Cornet à dés qu’il va s’aguerrir aux jeux des « littérateurs » dont Paris était devenu « le repaire(21) », se rendant régulièrement rue Ravignan où le poète accueille quotidiennement « ses amis et ses ennemis intimes, leur raconte des souvenirs ou des histoires merveilleuses inventées de toutes pièces(22) ». Soupault décrira à plusieurs reprises cet antre-refuge dans lequel il prit quelques-unes de ses premières leçons de poésie. Ainsi, en avril 1920, il présente aux lecteurs italiens quelques poètes « modernes » français, parmi lesquels Jacob :

Traqué, Max Jacob s’est réfugié à Montmartre. Il se promène lentement dans les rues. Les marchands le saluent et les enfants écoutent les chansons qu’il fredonne. Parfois une femme l’arrête et lui conte ses tristesses. Il marche longtemps et dans sa chambre le soir à la clarté d’une énorme lampe à pétrole il écrit(23).

Dans le numéro du Disque Vert consacré au poète montmartrois, il s’attache une nouvelle fois à faire voir à ses lecteurs cette demeure plus que modeste, retirée, où travaille le peintre-poète :

Une fenêtre éclairée. Une cour ou plus exactement une courette. Un enfant qui pleure. (Le cri monte lentement dans l’air froid). Derrière la fenêtre une grosse lampe à pétrole. La flamme bat lentement et toute la lumière s’échappe comme une mélodie. Un grand abat-jour de papier journal recouvre le cœur de la chambre. On lit un fait divers d’il y a trois mois […] La lampe tourne et l’on distingue un crâne penché, une main lente, un pinceau prudent. Max Jacob peint avec ferveur. Il tire la langue pour s’appliquer, il bombe le torse pour mieux voir, il ouvre et ferme les yeux pour mieux regarder(24).

À la fin de 1918, Soupault soumet son ami au « questionnaire de Proust ». Le contexte n’est pas connu. Sachant à quel point les rédacteurs de Littérature seront friands de cet exercice, il nous est facile d’imaginer que le jeune revuiste ait envisagé de soumettre à la question nombre d’écrivains admirés, tels ceux qui figurent au sommaire du premier numéro de la revue : André Gide, Paul Valéry, Léon-Paul Fargue, André Salmon, Pierre Reverdy, Blaise Cendrars, Jean Paulhan, et bien entendu Louis Aragon et André Breton. L’idée a visiblement été abandonnée, et il en est resté ce manuscrit, retrouvé dans une collection particulière. Sérieux, ironique, sincère, aimable tout à la fois, il témoigne à mon avis de la complicité entre questionneur et questionné :

Qualités que vous préférez chez l’homme ? la femme ?
     Réserve et volonté.
Votre occupation favorite ?
     Faire des vers en me promenant dans Paris et de la peinture chez moi.
Trait principal de votre caractère ?
     La passivité.
Votre idée du bonheur ?
     La solitude et le travail.
Votre idée du malheur ?
     Être devant un ennemi.
Couleur et fleur que vous préférez ?
     Le blanc, l’églantine.
Poète préféré ?
     Guillaume Apollinaire.
Votre rôle favori ?
     Le comptable de chez Amieux frères.
Quelles erreurs excusez-vous le plus facilement ?
     Les erreurs de l’amour.
Les écrivains que vous préférez ?
     J.J. Rousseau, Dostoïevski, Musset (comédies).
Qu’auriez-vous désiré être ?
     Officier de marine.
Où voudriez-vous vivre ?
     À Paris.
Vos mets et boissons préférés ?
     Les poissons (la langouste mayonnaise) très bon vieux vin.
Les défauts que vous haïssez le plus ?
     La dureté de cœur et l’avarice.
L’animal que vous préférez ?
     Le cheval.
Ceux que vous détestez ?
     Le pou et la punaise.
Votre plus grande peine ?
     N’être pas aimé de ceux que j’aime.
Vos conditions d’état d’esprit actuelles ?
     Le courage et l’envie de travailler.
Vos héros dans l’histoire ?
     Beethoven.
Vos héros dans le roman ?
     Hamlet, les héros de Dostoïevski.
Votre héros au théâtre ?
     Arlequin.
Musiciens et peintres favoris ?
     Rossini, Corot.
Ce qui vous élève l’âme ?
     Regarder les passants dans un quartier populaire.
Prénoms favoris ?
     Ambroise, Anasthase.
Meilleure qualité d’une femme ?
     Supporter gracieusement les inconvénients de son entourage.
D’un homme ?
     Conserver la grandeur du caractère dans toutes les circonstances les plus mesquines.
Votre ambition ?
     Avoir un très grand talent (technique).
Votre opinion politique ?
     Que la religion règne en France.
Votre devise ?
     Aimer sans exiger.
                                        10 décembre 1918. Max Jacob, 17 rue Gabrielle(25).

Des œuvres de Jacob paraissent dans sept des vingt livraisons de Littérature qui constituent la première série de la revue, de mars 1919 à août 1921 : les numéros 1, 4, 6, 8, 9, 12 et 15. Par ailleurs, on voit régulièrement son nom, en réponse à des enquêtes (notamment la fameuse « Pourquoi écrivez-vous(26) ? »), ou dans la rubrique des « Livres choisis ». Pour commencer par cette dernière, deux de ses ouvrages font l’objet de recensions, l’une consacrée à la Défense de Tartufe signée Louis Aragon, et l’autre à Cinématoma par Philippe Soupault. À propos de la Défense le jeune critique conclut :

Il y a un homme sérieux comme un pape. Il y a ce sourire et cette voix fausse comme celle des anges. Il y a le jeu, que voulez-vous il est joueur ! Il y a la vie. C’est une dame qui a eu des malheurs. Comme sur les images, il y a tout le monde qui tutoie le poète (moi seul je n’oserai jamais). Il y a enfin l’arc-en-ciel qui fait un bien joli nœud-papillon autour du cou(27).

C’est sans doute ce tempérament « joueur » qui fait qu’Aragon, en réponse à la question qu’il a lui-même posée : « Y a-t-il encore des gens qui s’amusent dans la vie ? », citera Jacob parmi ceux « qui s’en donnent à cœur joie(28) »…

La chronique de Soupault n’est pas moins elliptique, voire cryptique :

« La femme aime à parler »: cela est vrai des femmes en général ; ainsi femme est pris là dans un sens collectif. Mais la proposition est fausse dans le sens distributif, c’est-à-dire que ce n’est point vrai de chaque en particulier. On se sert dans tous les langages de certaines expressions ou formules de politesse, qui ne doivent point être entendues dans le sens littéral étroit : « J’ai l’honneur de »… « Je suis à vos pieds », « c’est un fou, c’est une folle. » Ces dernières paroles ne marquent pas toujours que la personne dont on parle ait perdu l’esprit au point qu’il ne reste plus qu’à l’enfermer ; on veut dire seulement que c’est une personne qui suit ses caprices, qui ne se prête pas aux réflexions des autres, qu’elle n’est pas toujours maîtresse de son imagination, qu’on ne saurait avoir avec elle ce commerce réciproque de pensées et de sentiments qui fait l’agrément de la conversation et le lien de la société. L’ironie, enfin, est ce petit bol qu’on passe au dessert pour que nous y trempions des doigts plus fatigués que le ciel des forêts et des montagnes(29).

Jacob est donc alors un écrivain respecté par l’équipe de Littérature qu’on défend même publiquement à l’occasion. Ainsi, à la suite d’un après-midi poétique houleux où Paul Dermée(30) avait comparé la poésie de Max Jacob à celle présentée par l’aliéniste Paul Meunier dans une anthologie du travail de ses patients(31), les rédacteurs de la revue avaient fermement refusé de voir leur nom associé à celui du critique dans les Cahiers Dada(32). Et, dans le numéro 4 de la revue, Reverdy écrit dans « Palets chronique censurée » à propos du même événement : « L’Art poétique que Max Jacob lut à sa matinée chez Léonce Rosenberg fut fort applaudi. Il dissipait à temps quelques lourdes… inexactitudes qui flottaient dans la salle. Je ne parlerai pas du succès de ses poèmes. Il fut trop grand(33). »

La première ombre sur ces relations se profila lors de la publication, dans le numéro 18 (mars 1921) de Littérature, d’une nouvelle enquête faite auprès des rédacteurs et proches de la revue :

On ne s’attendait plus à trouver des noms célèbres dans Littérature. Mais, voulant en finir avec toute cette gloire, nous avons cru bon de nous réunir pour décerner à chacun les éloges qu’il mérite. À cet effet nous avons dressé la liste suivante et établi une échelle allant de -25 à 20 (-25 exprimant la plus grande aversion, 0 l’indifférence absolue). Ce système scolaire, qui nous semble assez ridicule, a l’avantage de présenter le plus simplement notre point de vue. Nous tenons, d’autre part, à faire remarquer que nous ne proposons pas un nouvel ordre de valeurs, notre but étant non de classer, mais de déclasser(34).

La note moyenne obtenue par Jacob traduirait l’indifférence du groupe à son égard, mais les notes individuelles témoignent des dissensions entre les différents contributeurs :

Louis Aragon : 1, André Breton : 0, Gabrielle Buffet : 0, Pierre Drieu La Rochelle : -10, Paul Eluard : 13, Théodore Fraenkel : -20, Benjamin Péret : 4, Georges Ribemont-Dessaignes : -7, Jacques Rigaut : 1, Philippe Soupault : 1, Tristan Tzara : 3, moyenne : -1,27(35).

Péret reprend le principe, avec cette fois des associations d’idées, dans son « manifeste Dada », publié dans la revue le 1er octobre 1922 :

Reverdy : un écrou oxydé ; Jean Cocteau : une crotte d’ange ; Raymond Radiguet : la pelle à crotte d’ange ; Max Jacob : le cœur de Jésus(36).

Ce revirement progressif a été attribué à l’influence de plus en plus sensible de Tristan Tzara, ainsi qu’à l’opposition grandissante à Jean Cocteau et à son entourage. L’amitié de Jacob pour l’auteur du Coq et l’Arlequin est bien connue et vue d’un très mauvais œil par les jeunes dadaïstes-surréalistes, qui voient en Cocteau un faiseur, un mondain, un littérateur, un intriguant, « un libertin raisonneur(37) » et non un écrivain sérieux. Chacune de ses productions, de Parade au moindre recueil de poèmes, est accueillie avec dédain, mépris, voire haine. Et, sans chercher la bagarre à tout prix, il est vrai que pour les rédacteurs de Littérature et leurs proches toutes les occasions sont bonnes de faire connaître leur opinion le concernant…

La parution du Bon Apôtre met définitivement le feu aux poudres. Les portraits de Séraphin Poteau/Cocteau et de Maxime Lévy/Jacob ne sont guère flatteurs pour les intéressés. Le second, caricaturé en poète plus très jeune, paraît stigmatisé par un nom de famille typiquement juif, bien qu’il soit présenté comme un chrétien pratiquant (et de fait à cette époque, Jacob réside à Saint-Benoît). Au-delà de la recherche de noms aux consonances similaires (Maxime en étant l’exemple le plus évident), il est difficile de lire plus avant les intentions de Soupault : le personnage du juif, présent dans la littérature de l’époque, n’a pas retenu son attention dans d’autres romans, et, compte tenu du passé bourgeois et chrétien de l’auteur du Bon Apôtre, celui-ci devait certainement être plus agacé par la piété démonstrative de Jacob que par ses origines familiales. Quant à « Séraphin », c’est un prénom biblique issu du mot hébreu qui signifie « les brûlants », tandis que « poteau » peut être lu comme une dérision, le mot étant utilisé en argot pour désigner l’ami sur lequel on peut se reposer en toute circonstance… Et de fait la mise en scène d’une de leurs disputes – mise en scène hautement réaliste diraient certains – porte au grand jour des moments de leur amitié que les deux hommes préféreraient sans doute laisser dans l’ombre…

Jacob réagit immédiatement et passe à l’attaque, faisant à son cousin Francis Gérard Rosenthal une de ces « confidences » dont il a le secret, de celles qui se répandent publiquement plus vite que la lumière, phénomène dont il feint toujours de s’étonner :

Est-ce à toi que j’ai écrit que Soupault avait tort de faire de la littérature ? Ce mot a transpercé les enveloppes de lettre et le monde des lettres (jeu de mots intraduisible). Il est probable que ledit Soupault est furieux ! C’est dommage ! Je l’aime bien, je suis désolé qu’il ait su que je n’aime rien de son œuvre. Fais-toi une loi de ne répéter rien, c’est très dangereux. On se brouille avec l’univers plus qu’on ne brouille les autres(38).

La réaction dudit Soupault ? Difficile à déchiffrer.

Le Bon Apôtre est le premier ouvrage (n° 1) qu’il publie dans une collection qu’il vient de créer aux éditions du Sagittaire, « la collection de la Revue Européenne », où il s’occupe également de la revue éponyme. Dans cette même collection il publiera un an après l’incident, en 1924, L’Homme de chair et l’homme reflet, puis en 1925, dans la « collection des Cahiers nouveaux », Les Pénitents en maillots roses (Jacob avait déjà fait paraître en 1921, alors sous le label des éditions Kra, Dos d’Arlequin).

À l’occasion, Soupault se fait aussi chroniqueur littéraire dans sa propre revue : c’est ainsi qu’il y publie, le 1er juin 1923, ces lignes sur Filibuth ou la montre en or qui vient de paraître chez Gallimard : « Ce qui nous importe c’est le voyage, l’extraordinaire voyage. Nous sommes amusés, charmés par cette chasse. Nous tenons bientôt à cet objet comme à la prunelle de nos yeux. Et là [il] réside dans toute sa simplicité, dans toute sa force. C’est miraculeux de Max Jacob(39). »

Il est aisé d’imaginer que le critique a écrit et envoyé ces lignes avant que la polémique n’éclate. Le manuscrit du Bon Apôtre est soumis au jury du Prix du Nouveau Monde, alors constitué de Jean Cocteau, Max Jacob, Bernard Faÿ, Jacques de Lacretelle, Jean Giraudoux, Valery Larbaud et Paul Morand. Parmi les romans en lices, Le Diable au corps de Raymond Radiguet et Le Bon Apôtre. Les quatre premiers jurés sont tout acquis au prodige Radiguet, tandis que les trois autres voteront pour Soupault, autant par défiance face au phénomène littéraire que par conviction critique. Jacob n’assistera pas au vote et comme il l’avoue à Roland Manuel : « Je n’ai guère lu le livre ; on ne me l’a pas envoyé pour être sûr d’avoir ma voix(40). » Et ce n’est qu’après le vote (qui a lieu le 15 mai 1923) que Jacob aborde le sujet du manuscrit Soupault avec Cocteau :

J’ai le manuscrit de Soupault. Inutile de te dire ce que j’en pense. Le pauvre garçon est gentil, c’est malheureux qu’il s’obstine à « faire de la littérature ». À moins qu’il ait le désir d’introduire par apostolat quelques pauvres réminiscences dadaïstes dans les salons de dames âgées, pour leur donner l’illusion du progrès artistique(41).

Il m’est difficile de ne pas lire ces phrases comme de plates excuses au maître pour de mauvaises fréquentations… Qu’il ait été heurté par le portrait qui est fait de lui dans le roman est probable, mais la suite de ses relations avec l’auteur montre qu’il ne lui en tiendra pas rigueur. Jacob a le sens de l’humour, et a sans doute su reconnaître dans le personnage janusien Jean/Philippe les jeunes hommes qui fréquentaient assidûment son repaire montmartrois dans l’immédiate après-guerre. Lui qui a été si sensible à la détresse des jeunes soldats lors de l’offensive suivante ne pouvait, me semble-t-il, qu’être touché par les errements et incertitudes exprimés par ces deux héros, qui sont sans doute aussi plus proches de ses préoccupations que l’amoureux du Diable au corps, roman qu’il n’a apparemment jamais lu jusqu’au bout…

Il n’en reste pas moins que sa position est inconfortable : publié par Soupault, ami de Cocteau, il est de plus en plus pris entre deux feux, et incapable de se brouiller avec l’un ou avec l’autre, il prend le parti du double langage. À l’automne 1924, il confie à Marcel Jouhandeau que malgré son manque de fonds il désire venir passer quelque temps à Paris (il est alors à Saint-Benoît-sur-Loire), pour voir « trois ou quatre chers amis » parmi lesquels le « charmeur » Soupault(42) : « Soupault est, après vous, l’homme le plus charmant de Paris. Je l’admire et l’aime comme le seul des siens qui n’ait pas cherché à m’écraser ; je goûte ses œuvres comme tout Paris et mieux et j’espère avoir encore l’occasion de le lui dire(43). » Invité à dîner, l’auteur du Bon Apôtre décline l’invitation. Jacob soupçonne que l’annonce de sa présence est pour beaucoup dans ce refus, et il trouve le moyen d’excuser le jeune homme : « Il est probable que Soupault n’a pas voulu dîner avec moi pour n’être pas grondé par ses camarades de la brigendarmerie – car il m’aime assez mais les autres me haïssent d’avoir été le témoin, d’être le témoin, et d’avoir été dada et surréaliste avant eux. Bah !... Je prie pour chacun d’eux tous les matins(44) . »

En 1925, à l’occasion d’un compte rendu d’un recueil de Paul Eluard dans la Revue Européenne, Soupault écrit :

J’avais pris la résolution de ne plus prononcer le nom de M. Jean Cocteau. Cela me paraissait inutile. On ne parle pas de ce qu’on méprise. Mais ce monsieur vient de publier un livre qu’il a l’audace d’intituler Poésie. Il ne doit pas savoir ce que cela veut dire lui qui a écrit ce vers (entre autres) :
          Ô guitare, bidet qui chante (sic)
Quel poète, n’est-ce pas ? […] M. Cocteau qui ne pouvait faire croire à personne qu’il était un poète capable d’écrire selon son temps essaie de discuter la poésie, celle d’Apollinaire, de Max Jacob ou de Reverdy. […] Qu’on sache bien que la « pouasie » (Fargue dixit) de M. Cocteau ne représente rien et ne signifie rien(45).

Dès lecture de l’article en question, Jacob envoie un message à Cocteau, visiblement destiné à rassurer son correspondant quant à son allégeance : « J’ai lu la petite ordure du pauvre ridicule Soupault qui est mince et sans autre génie que le pastiche de la mode qu’il ne comprend même pas, le pauvre misérable ! Si un Soupault s’était permis d’écrire sous le règne de Louis XV, on l’aurait envoyé à la Bastille pour le faire taire. J’ai toujours dit qu’il n’a aucun avenir ! mais je t’ennuie(46) ! » Commentant la situation pour Jouhandeau, il écrit « Le pauvre Jean Cocteau m’écrit tous les jours des lettres adorables ! il est abattu par la série d’articles injurieux (celui de Soupault, celui de Cassou à la N.R.F.). Quel malheur d’avoir une telle sensibilité !(47). » Dans quel camp Jacob se range-t-il finalement ?

Soupault de son côté ne dévie pas de sa trajectoire : après avoir admiré le poète Jacob et s’être introduit dans son cercle, il en est désormais l’éditeur, et, quand l’occasion s’en présente, le promoteur. En 1925 justement paraît la fameuse Anthologie de la nouvelle poésie française, un très épais volume qu’il a concocté avec Léon Pierre-Quint, et qui réunit tout ce qui à leurs yeux compte sur la scène poétique nationale (à l’exception d’André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard et Benjamin Péret qui ont refusé d’y participer). À chaque poète sont allouées plusieurs pages, ainsi qu’une notice rédigée par le poète lui-même ou par les éditeurs ; celle de Jacob a été composée par Soupault, et elle témoigne comme précédemment de son admiration pour cette œuvre composite, originale :

Sa pensée ne s’interdit aucun chemin. Dans des phrases et des situations hurlantes d’opposition et de violence exacerbées, de couleur ou de grâce, de contorsions ou d’humilité, elle se déroule magnifique ou repentante, pateline ou inquiète, grandiloquente ou mesurée, avec cette ardeur à se précipiter sur la corde raide et cet accent profond qui lui donne un aspect mi-figue mi-raisin et fait qu’on ne sait sur quel pied danser. De ces accents aigus et experts, de ces sentiments offerts et des mille mouvements divers que dessine cette âme souple, il résulte une impression tendre et magnifique qui est la poésie(48).

Un an plus tard, dans l’Anthologie de la nouvelle prose française, les rédacteurs – Philippe Soupault et Nino Frank cette fois – reprennent dans la notice du romancier le paragraphe précédent, ajoutant en conclusion : « Max Jacob a trouvé dans le langage parlé le secret d’une force et d’une réalité qui donnent à son style non seulement son incontestable originalité, mais surtout sa nouveauté et sa grandeur(49). » Est-ce cette nouvelle publication qui entraîne le poète à écrire à Jouhandeau en août de la même année : « Soupault est bon de m’aimer un peu(50) » ? Quelques mois auparavant, c’est à Louis Émié qu’il avait dit : « Aucun des surréalistes, sauf Soupault, n’est arrivé(51). »

À partir de ces éléments, il serait facile de conclure que Jacob avait un attachement pour le poète de Westwego, et que son hostilité n’était que de façade, pour se conformer à ce que certains attendaient de lui. Une fois encore qu’en est-il de Soupault ? Dans Vingt mille et un jours, faisant le tour des « figures » de sa jeunesse, il confie à Serge Fauchereau toute son ambivalence :

Je n’avais aucune sympathie pour Max Jacob et je n’aimais pas tellement ses poèmes, sauf exceptions. Comme l’appelait Pierre Reverdy qui pourtant le connaissait bien, Max Jacob était un « clown » sans donner à ce mot un sens péjoratif. Il cherchait à plaire, à étonner et il voulait aussi choquer. Etait-il sincère ? Il racontait avec beaucoup de détails sa « conversion » à la « basilique » de Montmartre. Était-ce une comédie ? Un numéro ? On ne savait jamais. C’est-à-dire un personnage ambigu et inquiétant. Capable aussi de médisances et de calomnies. Et puis aussi un homme traqué matériellement, physiquement(52).


* Béatrice Mousli enseigne la littérature et la civilisation françaises à l’université de Californie du Sud (U.S.A), où elle dirige le Centre de ressources francophones. Elle a publié plusieurs biographies chez Flammarion (Valery Larbaud, 1998 ; Max Jacob, 2005 ; et Philippe Soupault à paraître) ainsi que des ouvrages en histoire de l’édition, Intentions, une revue littéraire des années vingt (Paris, éd. Ent’revues, 1995), et en collaboration avec François Laurent, Les Éditions du Sagittaire 1919-1979 (Paris, IMEC, 2003).

NOTES

1 — SOUPAULT Philippe, Le Bon Apôtre, édition réalisée par Serge Faucherau, Paris, Garnier (coll. Les Inoubliables), 1980.

2Aquarium, imprimerie Paul Birault, 1917, Rose des vents, Paris, éd. du Sans Pareil, 1920 et Westwego, Paris, éd. Lachenal & Ritter, 1922.

3 — SOUPAULT Philippe, Le Bon Apôtre, op. cit., p. 3

4Idem, p. 111-112.

5Ibid., p. 112

6Ibid., p. 111

7Ibid., p. 119

8Ibid., p. 113

9Ibid., p. 113

10Ibid., p. 119

11Ibid., p. 120

12Ibid., p. 121

13Ibid., p. 123

14Ibid., p. 124

15Ibid., p. 125

16 — SOUPAULT Philippe, Mémoires de l’oubli 1914-1923, Paris, éd. Lachenal & Ritter, 1981, p. 128.

17Ibid., p. 129

18Ibid., p. 172

19Ibid.

20 — SOUPAULT Philippe, Profils perdus, Paris, Mercure de France, 1963, p. 93.

21 — SOUPAULT Philippe, Le Bon Apôtre, op. cit., p. 111.

22 — SOUPAULT Philippe, Littérature et le reste 1919-1931, Paris, Gallimard, 2006, p. 93.

23Idem. « Les modernes poètes français – Le dadaïsme et les dadaïsants », Poésia, n° 1, 15 avril 1920, p. 93.

24Idem, p. 145. Le Disque Vert, n°2, novembre 1923.

25 — MOUSLI Béatrice, Max Jacob, Paris, Flammarion (coll. Grandes Biographies), 2005, p. 231-232.

26Littérature n° 10, décembre 1919, p. 23. La réponse de Max Jacob est citée en exergue à cet article.

27 — ARAGON Louis, « Livres choisis », Littérature, n°12, février 1920, p. 28.

28 — ARAGON Louis, « Y a-t-il des gens qui s’amusent dans la vie ? », Littérature, n°17, décembre 1920, p. 1.

29 — SOUPAULT Philippe, « Livres choisis », Littérature, n°14, juin 1920, p. 29.

30 — Le 10 mars 1919 chez Léonce Rosenberg.

31 — RÉJA Marcel (pseudonyme de Paul Meunier) L’art chez les fous, le dessin, la prose, la poésie, Paris, Mercure de France, 1907.

32 — ANDREU Pierre, Vie et mort de Max Jacob, Paris, La Table Ronde, 1982, p. 124.

33 — Littérature, n°4, juin 1919, p.22.

34Littérature, n°18, Mars 1921, p. 1.

35Littérature, n°18, Mars 1921, p. 4.

36Littérature, n 5, octobre 1922, p. 13.

37 — SOUPAULT Philippe, Littérature et le reste, op. cit. p. 166, La Revue Européenne, n°3, 1er février 1924.

38 — JACOB Max, Les Propos et les jours, Paris, éd. du Zodiaque, 1989, p. 168.

39 Idem, p. 140.

40 — JACOB Max, Correspondance, Paris, éd. de Paris, 1951, T. II, p. 157.

41 — JACOB Max, Max Jacob-Jean Cocteau, Correspondance 1917-1944, Paris, éd. Paris-Méditerranée, 2000, p. 155.

42 — JACOB Max, Lettres à Marcel Jouhandeau, Genève, Librairie Droz, 1979, p. 156.

43Idem, p. 157.

44Idem, p. 159.

45 — SOUPAULT Philippe, Littérature et le reste, op. cit., p. 224.

46 — JACOB Max, Max Jacob-Jean Cocteau, Correspondance 1917-1944, op. cit., p. 266.

47 — JACOB Max, Lettres à Marcel Jouhandeau, op. cit., p. 156.

48 — SOUPAULT Philippe, Anthologie de la nouvelle poésie française, Paris, éd. du Sagittaire, 1925, p. 312.

49 — SOUPAULT Philippe, Anthologie de la nouvelle prose française, Paris, éd. du Sagittaire, 1926, p. 58.

50 — JACOB Max, Lettres à Marcel Jouhandeau, op. cit., p. 156.

51 — ÉMIÉ Louis, Dialogues avec Max Jacob, Paris, Corréa-Buchet/Chastel, 1954, p. 94 ; réédition augmentée d’une postface de Christine Van Rogger Andreucci, Bordeaux, éd. Le Festin, 1994, p. 89-90.

52 — SOUPAULT Philippe, Vingt mille et un jours. Entretiens avec Serge Fauchereau, Paris, Belfond, 1980, p. 39.


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