CMJ n°6 - JOURNAL DE GUERRE
DE MAX JACOB

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JOURNAL DE GUERRE DE MAX JACOB

Présentation du manuscrit

 

Au cours de mes années de direction de la bibliothèque d’Orléans (1987-1995) j’avais, bien sûr, remarqué, parmi les manuscrits du fonds jacobien, ce petit texte déconcertant acquis en 1963 auprès du libraire Chavaray. C’était un modeste cahier de 48 pages sous sa couverture originale d’un bleu passé, le classique cahier d’écolier de 21,5 x 17 cm, mais sans les lignes qui guident l’écriture hésitante des débutants. Il était écrit sur 47 pages, sans aucun nom de propriétaire ni signature mais, avant même de prendre connaissance du contenu, aucun doute n’était permis, c’était bien l’écriture de Max Jacob.

À l’époque où je l’avais consulté pour la première fois, déconcerté par cette écriture souvent peu déchiffrable dont je n’étais pas encore familier, je m’étais rabattu sur la transcription qui en avait été donnée par la Nouvelle N.R.F., dans son numéro du 1ermars 1958, sous le titre énigmatique : «D’un carnet de notes ». L’absence de tout propos liminaire, de toute indication sur la source de cette publication et surtout sur les coupures qui avait été opérées par un transcripteur inconnu m’avait donné envie d’en faire une nouvelle édition complète et plus scrupuleuse mais les obstacles me firent remettre ce projet à plus tard. En effet, qui publierait un texte déjà à moitié connu du public et qui se lancerait dans le déchiffrement – terme qui convient mieux que «déchiffrage » — des pages non publiées ? Max Jacob a écrit ce texte pour lui-même et ne s’est pas soucié d’être lisible ; il s’agissait seulement pour lui de fixer à la fois la chronologie de l’Histoire et la petite histoire que la grande risque d’écraser. Au début du manuscrit, les pensées jetées par l’auteur sans suite logique ne permettent pas une interprétation par le sens général du texte, ou par le contexte comme dans la partie évoquant la guerre et les débuts de l’occupation à Saint-Benoît. De plus l’encre utilisée a pâli, surtout dans les parties où le poète en tirait le plus longtemps possible de sa plume. Heureusement, un microfilm a été établi par la médiathèque d’Orléans pour la consultation courante et les possibilités de contraste en rendent souvent la consultation plus facile que celle de l’original. Enfin, d’un bout à l’autre du manuscrit, les abréviations se mêlent à la façon très elliptique qu’avait Max Jacob de former ses caractères pour déconcerter le transcripteur. Mais progressivement, l’écriture se dévoile et seule une dizaine de mots est restée indéchiffrable.

Francis Deguilly

Note sur l’édition

Les reproductions de pages du manuscrit que nous proposons dans cette édition suffiront à convaincre le lecteur que l’écriture de Max Jacob ne permet pas une transcription littérale : les ellipses qui ne se fixent pas toutes en abréviations ne permettent pas un tel travail qui n’apporterait de toute façon rien au lecteur. C’est pourquoi nous avons transcrit tous les mots dans leur orthographe habituelle, en corrigeant sans l’indiquer les fautes manifestes, sauf celles qui peuvent faire sens (cf. le mot « pain » à la page 23 du manuscrit). Nous avons rétabli une ponctuation conventionnelle (lorsqu’elle manque), sauf lorsque Max Jacob en introduit une particulière. Nous avons respecté les retours à la ligne mais rétabli une graphie linéaire lorsque le texte semblait trop éclaté. Les numéros de pages du manuscrit original ainsi que nos commentaires sont mis entre crochets. Nous avons enfin indiqué les mots indéchiffrables, et nous avons marqué par le signe [?] les mots dont la lecture n’est pas sûre.

Francis Deguilly

 

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Édités par l’association des Amis de Max Jacob, LES CAHIERS MAX JACOB — revue annuelle — sont publiés avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Centre, du Conseil Général du Loiret, de  la ville d’Orléans et de Quimper, de la Communauté de Communes Val d’Or-Forêt et du Centre National du Livre.

Les Cahiers Max Jacob sont présents chaque année, en octobre,  au Salon de la revue organisé par ENT’REVUES (espace des Blancs-Manteaux à Paris) grâce à l’aide de Livre Au Centre, agence régionale pour le livre en région Centre.